France

L’Ile de Nantes à la croisée des temps

Par Thomas Savage / Publié le 16.04.2014

Des moutons y paissaient jadis, les Nantais y affluent aujourd’hui. Sauvée de la friche, l’Ile de Nantes est à la fois le passé et l’avenir de Nantes. Là où de fiers navires prenaient forme au temps de la Navale, ce sont désormais des idées nouvelles qui prennent vie.

Dans la galerie des Machines de l’Île de Nantes. (Photo: Stéfan via Flickr)

Il y a la France, et puis l’Ile de France. À deux heures de TGV de Paris, il y a Nantes, et puis l’Ile de Nantes. Au cœur de la métropole de la Loire-Atlantique, la Loire embrasse ces 300 hectares de cinq kilomètres de long de ses deux bras, la Madeleine et le Pirmil. Vestige d’une ville industrielle et commerciale, l’Ile de Nantes fait l’objet d’un vaste plan d’urbanisation depuis une vingtaine d’années. Elle accueille désormais de nombreux logements, un Palais de Justice, un centre commercial, des salles de spectacles et autres lieux culturels tournés vers la création. AlloVoyages vous emmène en promenade à la pointe ouest de cette île insolite où se concentre l’activité culturelle, véritable pont spatio-temporel entre le passé ouvrier et le futur culturel de Nantes.

Le mélange des genres

Le pont n’est pas qu’une image. Depuis le centre-ville, on accède à l’Ile de Nantes par le pont Anne de Bretagne, figure emblématique de la ville et de son rattachement historique à la Bretagne — et dont le château se visite en centre-ville. Tout un symbole, tant l’eau a coulé dessous. En arrivant sur l’île, on est frappé par le mélange des styles architecturaux. Derrière nous, des hôtels particuliers du XVIIIe siècle le long du Quai de la fosse. À gauche, la façade de verre du nouveau Palais de justice. À quelques pas, un authentique blockhaus de la Seconde Guerre mondiale, le DY10. Plus loin, des bureaux ultra-modernes aux façades musicales, ou encore le chantier des Ecossolies, un immense centre dédié à l’économie sociale et solidaire tout en bois. Enfin, la salle de concert du Stéréolux, qui synthétise par son architecture et sa programmation l’éclectisme nantais.

Les incontournables Machines de l’Ile

À droite, la Galerie des Machines de l’Ile. Dans les Nefs, à l’endroit même où étaient construits les grands navires, une équipe de constructeurs fous a installé son atelier. Hommage aux chantiers navals donc, mais aussi à Jules Vernes que Nantes a vu naitre et beaucoup inspiré. Ces inventeurs extravagants ont créé un Carrousel des Mondes Marins, un Héron de huit mètres d’envergures qui emporte des passagers ou encore des plantes mécaniques. Le colossal Éléphant qui prend vie grâce aux machinistes est devenu un symbole de Nantes et promène les curieux autour du Parc des Chantiers navals.

Le Hangar à bananes

Tandis que la journée l’Ile de Nantes fait voyager petits et grands, elle devient, à la tombée du jour, le théâtre d’une nuit entrainante, notamment au Hangar à bananes. Comme son nom l’indique, des bananes ont été stockées ici jusque dans les années 1970. Il abrite depuis 2007, une vingtaine de restaurants, bars et boites de nuit et salles d’expositions. Au premier abord, le Hangar paraît légèrement surfait. Ces bars côte à côte peuvent donner la même impression que la visite d’appartements-témoins. Néanmoins, c’est l’assurance de trouver une ambiance sur mesure puisque la rhumerie et ses musiques tropicales côtoient un bar rock et un repère pour musique électro. Les soirs de beau temps, la terrasse en bord de Loire s’apprécie à la lumière des anneaux de Buren, sous l’œil imperturbable de la grue Titan — vestige des chantiers navals et refuge d’un père réclamant la garde de son fils.