France

Les Landes, côté Sud, entre océan et campagne

Par Elise Chevillard / Publié le 21.07.2024

Avec la nature pour terrain de jeux, les landes se dessinent entre de grandes  plages de sable dorées bordées de dunes, des vagues houleuses domptées par les surfeurs et des forêts infinies de pins. Le long de la côte Sud, de Contis à Seignosse en passant par Vieux-Boucau, venez découvrir les Landes via des activités nature lors de votre prochain séjour.

Crédit Photo : Elise Chevillard

Ambiance bohème à Contis, petite station balnéaire   

Sur la côte sud des Landes entre Mimizan et Hossegor, la petite station balnéaire Contis cultive un charme suranné, blottie entre la dune et la forêt de pins. Contis est la première station balnéaire des Landes, mais aussi la plus sauvage et la plus intime. Telle une vigie, son phare reconnaissable à sa bande noire en forme de vis sur fond blanc émerge d’une mer de pins maritimes. Classé aux Monuments historiques, il est l’unique phare de la côte Atlantique entre Cap Ferret et Biarritz, encore en activité. Les plus courageux graviront ses 183 marches entre avril et septembre pour admirer d’un côté, la forêt landaise, de l’autre l’océan. Au sud de la station, retrouvez l’embouchure du Courant de Contis, classé Natura 2000. Cette rivière dite côtière, collecte l’eau des ruisseaux avant de se jeter dans l’océan.

Crédit Photo : Elise Chevillard

Si la charmante ville de Contis ne vit que 3 mois dans l’année, l’hiver elle est loin d’être une belle endormie. Parmi les 80 âmes qui l’habitent toute l’année, on retrouve des figures locales, comme Betty et Rainer qui font vivre le petit cinéma. Il tient le premier rôle dans la station. Classé Art et Essai, le cinéma de Contis propose une sélection de films dans sa salle de 300 places.  Depuis 26 ans, Betty et son mari Rainer ( aujourd’hui décédé NDLR) font vivre ce petit cinéma en bord de plage.  Plus qu’un cinéma, c’est aussi un lieu de culture qui rassemble toute l’année les habitants, autour de la buvette. C’est aussi ici que viennent se former les futurs projectionnistes. Toute l’histoire de Contis se raconte à travers son cinéma sous la plume de Julien Pitet. Un livre que l’on peut se procurer dans le camion-librairie de Virginie. Justement, ce dernier est garé sur la route qui mène à la plage. On y trouve des romans à lire sur le sable, des magazines, des cartes postales, des affiches, mais aussi une petite sélection de ses photographies qu’elle expose sans oublier le dépliant des marées. Elle fait même Office de Tourisme !

Crédit Photo : Elise Chevillard

Avant de partir de Contis, faites une petite infidélité à l’itinéraire, pour aller voir l’océan et profiter d’un verre à la paillote de plage, les pieds dans le sable et face aux quelques courageux surfeurs qui sont venus taquiner la vague.

Brigitte vous accueille à La ferme du Miouat 

Crédit Photo : Elise Chevillard

Au XVIIIe siècle, il n’était pas coutume de vivre proche de l’océan, par crainte que l’eau ne monte mais aussi de la noyade. C’est ainsi que le village de Contis a été construit à 7 kilomètres et a pris le nom de Saint-Julien-en-Born. Entre les deux hameaux, on peut emprunter la piste cyclable ombragée jusqu’à la Ferme du Miouat. Avant d’arriver, on traverse des villages où s’alignent les anciennes maisons de résinier (celui qui récoltait la résine).Vous serez accueilli par Brigitte et son chien Truffle (qui ne comprend que l’anglais, o f course), qui a rénové de ses mains cette ancienne ferme landaise du XIXe siècle nichée au cœur des pins.

De cette maison où elle passait ses vacances entre deux séjours à Londres, elle en a fait une maison d’hôtes de 3 chambres où elle cultive l’art de recevoir et le partage, mais aussi des légumes. Diplômée d’une école de cuisine en Irlande, elle élabore de bons petits plats qu’elle propose à sa table d’hôte. En un tour de main, elle réalise des galettes libanaises, un houmous saupoudré de menthe du jardin où l’on trempera quelques légumes du potager en permaculture, et c’est parti, pour un apéro sous le platane. Le dîner, lui, est servi dans la grange sur une table dressée avec de la vaisselle ancienne et so british.

On file ensuite à Vieux-Boucau 

Crédit Photo : Elise Chevillard

Dans les Landes, les marcheurs auront de quoi s’en mettre sous la semelle avec les nombreux kilomètres de chemins balisés, dont le GR8. Pareil pour les cyclistes qui fileront, cheveux au vent sur les pistes cyclables (presque 460 kms de parcours balisés) au cœur de la pinède des Landes. À Soustons, pays de lacs, posez le casque et sortez les maillots. Lac de Soustons, étang de Pinsolle, étang blanc, lac marin de Port d’Albret et enfin étang de Hardy… On ne compte pas moins de 5 plans d’eau nichés dans les forêts de pins. Pour approcher la nature tout en la respectant tout en douceur et sans bruit, optez pour la voile, le kayak, ou encore le paddle.

Plusieurs centres nautiques comme Evad Sport propose de descendre le courant de Soustons en canoë simple ou double ou en en stand-up-paddle à marée descendante tous les jours en juillet et août (et sur demande hors-saison), depuis le lac de Port d’Albret. Le regard fixé droit devant, le corps gainé, et une fois l’équilibre maîtrisé, laissez-vous glisser sans effort, porté au gré du courant. Encadré par des moniteurs diplômés, le stand up paddle est une belle façon de profiter de la nature autrement, de la faune et de flore qui s’épanouit dans cette zone sauvage classée Natura 2000.

Crédit Photo : Elise Chevillard

Si vous n’avez pas le pied marin, vous pouvez aussi tester la trottinette électrique avec Trott’in Landes ! Cette dernière propose cinq balades guidées en trottinette électrique tout terrain au départ de Messanges. De loin on dirait un VTT, de près une trottinette. Pas de selle ici pour s’asseoir, ni de pédale ! Ce vélo avec de grosses roues s’utilise debout comme les trottinettes avec la batterie dans un sac à dos. Après une période d’apprivoisement, vous voilà parti pour une balade d’une heure autour de l’étang de Moïsan pour observer la végétation du marais. Vous pourrez réguler votre vitesse grâce au boîtier de contrôle. Vos guides, Damien et Aymeric, vous feront découvrir le paysage landais et son histoire.

Seignosse, une nouvelle passerelle pour parcourir la dune

Crédit Photo : Elise Chevillard

Direction ensuite Seignosse, où l’on trouve plus de 6 kilomètres de plages (du Penon, la plus familiale, aux Estagnots) blottis entre des dunes. Une passerelle en bois perchée sur le haut du cordon dunaire seignossais, parcourt justement les dunes sur une longueur de 400 mètres sans nuire à la faune et la flore qui l’habitent.  D’un côté l’océan et les montagnes au loin, de l’autre le sable est parsemé de thym sauvage, d’oyats, et de chardons. Imaginée et conçue avec l’Office National des Forêts, cette balade dunaire vient renforcer la volonté de Seignosse d’aller vers un tourisme durable. On trouve sur le sentier des panneaux pédagogiques pour sensibiliser à la fragilité du milieu dunaire et de l’écosystème présent, et dont il est interdit d’y poser le pied.

Pause gourmande aux Halles du Pénon  

A Seignosse, sous les halles du Pénon se dessine un lieu de vie où l’on vient picorer au comptoir ou en terrasse sous les pins de bons produits. Parmi les stands, il y a un producteur de bières locales, de la cuisine argentine, des tapas bistronomiques et Vegetal Yogurt qui propose des desserts glacés et fruités. Derrière ce projet, ils sont 4 copains, dont 3 jeunes biologistes marins et un anthropologue qui se sont lancés dans cette aventure. Le concept ? Une glace zéro déchet, 100% bio et végétale au goût écolo et engagé. De la cuillère au bol, tout est comestible. La cuillère est en biscuit nature ou aromatisé à la fleur d’oranger. Le bol lui est en drèche de bière, qui rappelle la texture de l’ostie. La prochaine aventure ? Continuer la sensibilisation via des points de vente ambulants qui se déplaceront sur le territoire.

Crédit photo : Elise Chevillard

Crédit photo : Elise Chevillard

Adresses pour dormir à Contis 

Sur Contis, une adresse très intime vous accueille face au courant. Elle en a d’ailleurs pris le nom : la Maison du Courant, fondée en 1920  entre la dune et l’océan. On y trouve trois chambres dont une qui ouvre ses fenêtres comme un balcon sur le courant. Malgré son nom, ce dernier est un grand sage tranquille, et offre une palette de couleurs tout au long de la journée. De l’hôtel, la mer n’est pas loin, tout au bout du chemin. Avec ses 11 chambres, l’Hôtel de la plage est le doyen des hébergements de la station  balnéaire. Il est niché dans une maison typique à pans de bois.